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(Sosa 512)

Guillaume Gougeard naît le jeudi 10 février 1667 à Ourville-en-Caux, en Normandie, une région rurale imprégnée des traditions paysannes et profondément marquée par l’influence de l’Église catholique. C’est le règne du roi Louis XIV, le Roi-Soleil, une époque de grandeur pour la France, mais aussi de lourds impôts et de guerres incessantes, qui pèsent sur les campagnes. Guillaume est baptisé le jour-même dans l’église d’Ourville-en-Caux, selon les rites catholiques qui régissent la vie des habitants de cette époque.

Guillaume grandit dans une famille modeste mais laborieuse. Ses parents, Michel Gougeard et Marie Lamy, sont des cultivateurs attachés à la terre. Né dans une fratrie de cinq enfants, Guillaume partage ses journées entre les travaux agricoles, l’apprentissage des traditions familiales et les cérémonies religieuses qui ponctuent la vie de la communauté. Sa sœur aînée, Marie, se marie en 1687 avec François Martin, tandis que son frère aîné, Nicolas, tisse également des liens solides avec d’autres familles locales. Ces alliances matrimoniales renforcent le tissu social de la région.

À l’âge de 26 ans, Guillaume épouse Marguerite Lemire le mardi 4 août 1693 à Mautheville-sur-Durdent, un village voisin. Leur union est célébrée dans une petite église en pierre, simple mais chaleureuse, typique des villages normands. Marguerite, née vers 1670, partage les mêmes valeurs paysannes et religieuses que Guillaume. Ensemble, ils s’installent à Grainville-la-Teinturière, où ils élèvent une famille.

Le couple donne naissance à plusieurs enfants, dont certains marquent à leur tour l’histoire de la famille Gougeard : Jean Gougeard (1699-1756), qui épouse Magdelaine Marais en 1724 et perpétue le nom. Marguerite Gougeard (1702), qui se marie avec Jean Gelee en 1726. Pierre Gougeard (1704-1748), l’ancêtre direct, uni à Françoise Delauné. Marie Gougeard (1718-1764), qui épouse Pierre Marais et assure la continuité familiale dans la région.

Chaque mariage est célébré dans la simplicité des villages normands, mais avec un profond respect pour les traditions. Ces alliances renforcent les liens entre familles locales, assurant ainsi leur survie dans une société où la solidarité est essentielle.

Guillaume vit à une époque charnière pour la France. Sous Louis XIV, le pays connaît à la fois une période de prospérité et des temps difficiles : La révocation de l’Édit de Nantes en 1685 marque la fin de la tolérance religieuse pour les protestants. Bien que la région de la Seine-Maritime soit majoritairement catholique, cet événement divise les communautés. Guillaume et sa famille, catholiques pratiquants, restent ancrés dans leur foi, qui les guide à travers les incertitudes. Les guerres menées par Louis XIV, comme la guerre de la Ligue d’Augsbourg (1688-1697) ou celle de Succession d’Espagne (1701-1714), pèsent lourdement sur les campagnes. Les hommes sont réquisitionnés, et les impôts augmentent, frappant durement les paysans normands. Guillaume, cultivateur et chef de famille, doit jongler entre ces contraintes et le soin de ses terres. Malgré ces épreuves, la région conserve son charme pastoral, avec ses vastes plaines, ses bocages et ses champs fertiles. Les foires et marchés locaux restent des moments importants où les familles échangent des produits, des nouvelles et des alliances.

Guillaume Gougeard s’éteint le vendredi 18 mars 1729, à l’âge de 62 ans, dans le village de Grainville-la-Teinturière. Il est inhumé le même jour dans le cimetière des Adieux, un lieu paisible où reposent de nombreuses générations de villageois. Sa disparition marque la fin d’une vie consacrée au travail de la terre, à la foi et à la transmission des valeurs familiales.

Guillaume laisse derrière lui un héritage précieux : une lignée solide et enracinée dans les terres de Normandie, qui traversera les siècles suivants. À travers ses enfants, ses petits-enfants et leurs descendants, son histoire se poursuit, mêlée aux bouleversements et aux renaissances de la France.