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Jean Baptiste


GOUJARD Jean-Baptiste: Une vie dans le tourbillon du XVIIIe siècle

(Sosa 128)

 

Jean-Baptiste Goujard naît le 11 mai 1736 à Mautheville-sur-Durdent, un village de la verdoyante Normandie, alors région rurale prospère. À cette époque, la France est sous le règne de Louis XV, un roi dont le long règne sera marqué par des guerres onéreuses et des crises économiques croissantes.

Baptisé le jour même de sa naissance, Jean-Baptiste est le fils de Pierre Gougeart (1704-1748) et de Françoise Delauné (1704-1763), des habitants modestes mais bien implantés dans la vie de leur communauté normande. La famille Gougeard est unie par un mélange de traditions rurales et artisanales. La vie à cette époque est rythmée par les saisons agricoles, les fêtes religieuses et les marchés locaux.

Jean-Baptiste grandit dans une fratrie de quatre enfants : Marie Françoise Goujard (1727-1770), Jacques Gougeard (1732), Louis Gougeard (1738-1743), Pierre François Sabar Gougeart (1745-1810), qui deviendra toilier.

À 12 ans, en 1748, Jean-Baptiste perd son père, Pierre, un événement marquant dans une époque où les enfants devaient rapidement contribuer au foyer. Son enfance et adolescence sont marquées par la rigueur du travail manuel et les traditions familiales.

Le 23 août 1763, à Grainville-La-Teinturière, Jean-Baptiste épouse Marie Margueritte Legrand (1744-1818), fille de Pierre Legrand et Magdelaine Balandon. Ce mariage unit deux familles enracinées dans le terroir normand, toutes deux habituées à surmonter les difficultés grâce à un labeur acharné.

Jean-Baptiste embrasse la profession de meunier, un métier central dans la vie des villages, car le moulin était le poumon économique des communautés agricoles. Le meunier était à la fois respecté et parfois méfié pour son rôle dans la distribution des farines et des grains. Jean-Baptiste travaille probablement dans un moulin à eau, actionné par les rivières abondantes de Normandie.

Le couple aura plusieurs enfants, mais la mortalité infantile étant élevée à cette époque, seuls certains survivent : Jean Jacques Goujard (1764-1764), décédé peu après la naissance, Noël Martin Goujard (1764-1764), décédé peu après la naissance, Jean Pierre François Gougeard (1765-1821), qui perpétuera la lignée familiale en se mariant avec Marie Françoise Elisabeth Alleaume.

Jean-Baptiste vit dans un siècle de profonds bouleversements. La France connaît à la fois des épisodes de famine, des tensions sociales et des progrès techniques. L'année 1770, par exemple, voit un renforcement du pouvoir royal mais aussi une contestation silencieuse des classes populaires, présage de la Révolution française.

Le travail du meunier est particulièrement marqué par les mauvaises récoltes de blé qui entraînent des disettes. Le mécontentement gronde dans les villages lorsque le prix du pain augmente. Les meuniers, garants de la farine, doivent composer avec ces difficultés économiques et sociales.

Jean-Baptiste Goujard décède le 18 février 1775, à l'âge de 38 ans, dans le village de Thérouldeville, en Normandie. Son inhumation a lieu le 19 février 1775, entouré de proches comme son frère Pierre François Sabar Gougeart, alors toilier, et de son cousin Pierre Goujard.

Son décès survient avant les grands événements de la fin du siècle, mais sa famille continuera de témoigner des bouleversements qui mèneront à la chute de l'Ancien Régime.

Jean-Baptiste laisse derrière lui un héritage modeste mais durable, celui d'une famille qui a traversé les épreuves avec résilience. Ses descendants perpétueront le nom de Goujard (ou Gougeard, selon les variantes orthographiques), enracinant toujours plus leur histoire dans la terre normande et les récits des siècles à venir.

 


16/12/2024
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