biographie-et-histoire-de-mes-aeuils

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Raymond Léon Robert Elie GOUGEARD (1919-1919)

Raymond Léon Robert Elie GOUGEARD vit le jour le 30 juillet 1919, au cœur de la Normandie ouvrière, à Graville-Sainte-Honorine, commune aujourd’hui rattachée au Havre (Seine-Maritime), au 42, rue de la Verrerie. Il naquit dans un foyer modeste, alors que la France pansait encore les plaies de la Grande Guerre.

Son père, Gaston Jules Gougeard, alors âgé de 31 ans, exerçait le métier de verrier, symbole d’un artisanat dur et méticuleux hérité du XIXe siècle industriel. Sa mère, Germaine Emilienne Delphine Foucart, âgée de 25 ans, assurait le foyer, au sein d’un monde encore fortement marqué par les rôles traditionnels.

Lors de sa déclaration de naissance, plusieurs figures locales étaient présentes : Henri Mercier, âgé de 34 ans, employé aux chemins de fer, et Émile Roth, 29 ans, cordonnier — témoins discrets d’un quotidien populaire et laborieux.

Mais la destinée du petit Raymond fut aussi brève que douloureuse. Il s’éteignit le 9 octobre 1919, dans la même maison qui l’avait vu naître, à l’âge de deux mois seulement. Le deuil fut déclaré par son père, alors journalier, accompagné cette fois de Georges Désiré Foucart, âgé de 37 ans, oncle maternel du défunt et journalier lui aussi.

Raymond appartenait à une génération née entre deux conflits mondiaux, dans une France marquée par les bouleversements sociaux et les mutations industrielles. Bien qu’il n’ait vécu que quelques semaines, son passage sur terre s’inscrit dans la mémoire familiale comme une trace fugace d’amour et de douleur, au sein d’un foyer déjà éprouvé — sa mère Germaine devait décéder en 1933, et son père Gaston l’année suivante, en 1934.

Ainsi s’éteignit, dans la simplicité d’un foyer ouvrier, la courte lumière d’un nourrisson dont la vie, bien que brève, témoigne d’une époque faite d’épreuves, de dignité silencieuse et d’humanité.


30/05/2025
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Les enfants de Germaine Marcelle Gougeard et Roger Albert Malandain

Germaine Marcelle Gougeard (1917 – 1972) et Roger Albert Malandain (1914 – 1941) ont uni leurs vies le 10 mars 1936 au Havre, portés par la jeunesse, l’espérance et la force des liens familiaux. De cette union, qui dura un peu plus de cinq années avant la disparition prématurée de Roger, sont nés quatre enfants :


1. Roger Marcel Robert Malandain (1936 – 2021)

Roger Marcel Robert MALANDAIN, né sous le nom de Gougeard, vit le jour le 25 janvier 1936, en pleine période de l’entre-deux-guerres, dans la ville portuaire du Havre, en Seine-Maritime. Il naquit au 9, rue Guillaume le Conquérant, dans un contexte familial modeste et marqué par les soubresauts de l’époque. Fils de Roger Albert MALANDAIN (1914–1941), âgé de 21 ans au moment de sa naissance, et de Germaine Marcelle GOUGEARD (1917–1972), âgée de 18 ans, Roger Marcel Robert fut d’abord déclaré sous le nom de sa mère. Il fut reconnu officiellement par ses deux parents le 8 février 1936, toujours au Havre. Peu après, le 10 mars 1936, il fut légitimé par le mariage de ses père et mère, événement qui lui conféra le nom de MALANDAIN. Son enfance fut sans doute marquée par les tragédies de la Seconde Guerre mondiale, conflit durant lequel il perdit son père en 1941, alors qu’il n’avait que cinq ans. Grandir dans une France occupée, puis reconstruite dans l’après-guerre, a probablement forgé son caractère et nourri sa résilience. À l’âge de 23 ans, le 20 juin 1959, il unit sa destinée à celle de Janine Fernande ARGENTIN (1938–2004), à Montivilliers, ville de Normandie également située en Seine-Maritime. Janine avait alors 21 ans. Ce mariage fut le socle d’une union longue et fidèle, qui dura 45 ans et un mois, jusqu’au décès de Janine en 2004. Roger Marcel Robert MALANDAIN s’est éteint paisiblement le 7 novembre 2021 à Montivilliers, à l’âge de 85 ans, après avoir traversé un siècle de profondes mutations : de la France des années 1930 à l’ère numérique du XXIe siècle, en passant par la guerre, la reconstruction, les Trente Glorieuses et bien d'autres bouleversements sociaux et technologiques. Il laisse derrière lui le souvenir d’un homme discret, ancré dans son temps et sa région, dont la vie s’inscrit humblement mais pleinement dans l’histoire de son siècle.


2. Jean-Claude dit Toutouille Malandain (1937 – 1996),
3. Liliane Suzanne Germaine Malandain (1939 – 2021),
4. Gérard Maurice Malandain (1940 – 2022).

 

Après la disparition de son premier époux, Germaine Marcelle Gougeard (1917 – 1972) a partagé sa vie avec Alcide Jules "Gaston" Jouve (1907 – 1967), maçon de métier. Unis par l’affection, la complicité et les circonstances de la vie, ils n’ont jamais pu officialiser leur union, la première épouse de Gaston n’ayant jamais demandé le divorce. Malgré cela, leur vie commune fut longue et solide, tissée d’efforts partagés, de discrétion et d’un profond respect. De leur relation est née une fille:

 

1. Évelyne Gougeard


29/05/2025
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Les enfants de Madeleine Yvonne Gougeard et Marcel Raoul Sorel

Madeleine Yvonne Gougeard (1916 – 1982) et Marcel Raoul Sorel (1910 – 1981) ont uni leurs vies et formé une famille empreinte de tendresse, de valeurs solides et d’un profond attachement aux leurs. De cette union sont nés trois enfants, chacun laissant à sa manière une empreinte discrète mais durable dans le cœur de ceux qui les ont connus.

 

1. Marcelle Alice Madeleine Sorel (1936 – 2003)

Naît le jeudi 29 octobre 1936 à vingt-deux heures trente, dans une modeste maison située au 14 Rue de la Verrerie, à Gonfreville-L'Orcher (Seine-Maritime). Elle est la fille légitime de Marcel Raoul SOREL, chaudronnier de 26 ans, et de Madeleine Yvonne GOUGEARD, sans profession, âgée de 20 ans. La France des années 1930, frappée par la Grande Dépression, peine à se relever économiquement. Pourtant, l'année 1936 marque un tournant historique : le Front populaire accède au pouvoir, offrant aux Français des acquis sociaux inédits comme les congés payés et la semaine de 40 heures. C’est dans ce contexte d’espoir et de bouleversements que Marcelle voit le jour.

Marcelle grandit dans une Normandie paisible jusqu'à ce que l'éclatement de la Seconde Guerre mondiale, en 1939, vienne bouleverser sa vie. À seulement trois ans, elle est témoin des tensions croissantes qui précèdent l’occupation allemande de 1940. Gonfreville-L'Orcher, proche du port stratégique du Havre, devient une zone de danger constant. Les bombardements alliés de 1944, visant à libérer les ports normands, transforment le paysage et marquent durablement les mémoires. La famille SOREL, comme tant d'autres, doit faire preuve de courage et de résilience face aux privations, aux évacuations et aux pertes.

La guerre terminée, la France entre dans une période de reconstruction massive. Les années 1950, marquées par le début des Trente Glorieuses, voient le pays se relever économiquement. Les industries se modernisent, et les ouvriers comme le père de Marcelle, chaudronnier, deviennent des acteurs centraux de ce renouveau. C’est dans ce contexte de dynamisme et de changements qu’elle rencontre Jean Michel COTE, dont les origines demeurent mystérieuses. Le 3 août 1957, à l’âge de 20 ans, Marcelle et Jean Michel s’unissent à Gonfreville-L'Orcher.

Le mariage de Marcelle coïncide avec des faits historiques majeurs : cette même année, la signature du Traité de Rome jette les bases de l’Union européenne, marquant le début d'une nouvelle ère de coopération en Europe.

Marcelle vit les années suivantes dans un monde en pleine mutation. Elle assiste aux bouleversements sociaux et politiques des années 1960 et 1970, tels que Mai 68 et l'essor des droits des femmes. Pourtant, sa vie personnelle est marquée par des épreuves.

Le 26 mai 1981, son père Marcel s’éteint, laissant Marcelle, alors âgée de 44 ans, confrontée au deuil. À cette époque, François Mitterrand vient tout juste d’être élu président, symbolisant l’alternance politique et un nouvel espoir pour la gauche française. L'année suivante, le 19 décembre 1982, Marcelle perd également sa mère Madeleine, à l’âge de 46 ans. Ces pertes successives laissent une empreinte indélébile dans sa vie.

Les années 1980 et 1990 voient Marcelle évoluer dans un monde qui se transforme rapidement. L’arrivée de la mondialisation, les premiers pas vers une société numérique et la fin de la Guerre froide redéfinissent les équilibres mondiaux. Alors que la France célèbre la victoire de la Coupe du Monde de football en 1998, Marcelle, âgée de 62 ans, observe avec curiosité les nouvelles générations qui façonnent un monde bien différent de celui qu’elle a connu.

Marcelle Alice Madeleine SOREL s’éteint le jeudi 13 novembre 2003, à Montivilliers (Seine-Maritime), à l’âge de 67 ans. Cette année-là, le monde pleure le décès de figures emblématiques comme Nina Simone ou Gregory Peck, tandis que la France débat sur la place du voile dans les écoles. La disparition de Marcelle marque la fin d’un chapitre familial, mais son histoire, traversée par les grands événements du XXe siècle, demeure un précieux témoignage de la vie d’une femme ordinaire dans un siècle extraordinaire.

 

2. Nelly Germaine Suzanne Sorel (1939 – 2012)

Naît le jeudi 29 octobre 1936 à vingt-deux heures trente, dans une modeste maison située au 14 Rue de la Verrerie, à Gonfreville-L'Orcher (Seine-Maritime). Elle est la fille légitime de Marcel Raoul SOREL, chaudronnier de 26 ans, et de Madeleine Yvonne GOUGEARD, sans profession, âgée de 20 ans. La France des années 1930, frappée par la Grande Dépression, peine à se relever économiquement. Pourtant, l'année 1936 marque un tournant historique : le Front populaire accède au pouvoir, offrant aux Français des acquis sociaux inédits comme les congés payés et la semaine de 40 heures. C’est dans ce contexte d’espoir et de bouleversements que Marcelle voit le jour.

Marcelle grandit dans une Normandie paisible jusqu'à ce que l'éclatement de la Seconde Guerre mondiale, en 1939, vienne bouleverser sa vie. À seulement trois ans, elle est témoin des tensions croissantes qui précèdent l’occupation allemande de 1940. Gonfreville-L'Orcher, proche du port stratégique du Havre, devient une zone de danger constant. Les bombardements alliés de 1944, visant à libérer les ports normands, transforment le paysage et marquent durablement les mémoires. La famille SOREL, comme tant d'autres, doit faire preuve de courage et de résilience face aux privations, aux évacuations et aux pertes.

La guerre terminée, la France entre dans une période de reconstruction massive. Les années 1950, marquées par le début des Trente Glorieuses, voient le pays se relever économiquement. Les industries se modernisent, et les ouvriers comme le père de Marcelle, chaudronnier, deviennent des acteurs centraux de ce renouveau. C’est dans ce contexte de dynamisme et de changements qu’elle rencontre Jean Michel COTE, dont les origines demeurent mystérieuses. Le 3 août 1957, à l’âge de 20 ans, Marcelle et Jean Michel s’unissent à Gonfreville-L'Orcher.

Le mariage de Marcelle coïncide avec des faits historiques majeurs : cette même année, la signature du Traité de Rome jette les bases de l’Union européenne, marquant le début d'une nouvelle ère de coopération en Europe.

Marcelle vit les années suivantes dans un monde en pleine mutation. Elle assiste aux bouleversements sociaux et politiques des années 1960 et 1970, tels que Mai 68 et l'essor des droits des femmes. Pourtant, sa vie personnelle est marquée par des épreuves.

Le 26 mai 1981, son père Marcel s’éteint, laissant Marcelle, alors âgée de 44 ans, confrontée au deuil. À cette époque, François Mitterrand vient tout juste d’être élu président, symbolisant l’alternance politique et un nouvel espoir pour la gauche française. L'année suivante, le 19 décembre 1982, Marcelle perd également sa mère Madeleine, à l’âge de 46 ans. Ces pertes successives laissent une empreinte indélébile dans sa vie.

Les années 1980 et 1990 voient Marcelle évoluer dans un monde qui se transforme rapidement. L’arrivée de la mondialisation, les premiers pas vers une société numérique et la fin de la Guerre froide redéfinissent les équilibres mondiaux. Alors que la France célèbre la victoire de la Coupe du Monde de football en 1998, Marcelle, âgée de 62 ans, observe avec curiosité les nouvelles générations qui façonnent un monde bien différent de celui qu’elle a connu.

Marcelle Alice Madeleine SOREL s’éteint le jeudi 13 novembre 2003, à Montivilliers (Seine-Maritime), à l’âge de 67 ans. Cette année-là, le monde pleure le décès de figures emblématiques comme Nina Simone ou Gregory Peck, tandis que la France débat sur la place du voile dans les écoles. La disparition de Marcelle marque la fin d’un chapitre familial, mais son histoire, traversée par les grands événements du XXe siècle, demeure un précieux témoignage de la vie d’une femme ordinaire dans un siècle extraordinaire.

 

3. Claude Gaston Raoul Sorel (1940 – 1982)

Est né un jeudi d’hiver, le 5 décembre 1940, dans la petite ville industrielle de Gonfreville-L'Orcher, au cœur de la Normandie. Sa venue au monde, dans la maison familiale située 14 rue de la Verrerie, se fait en pleine période de bouleversements mondiaux, alors que l'Europe est plongée dans la Seconde Guerre mondiale.

Il est le fils légitime de Marcel Raoul Sorel, un chaudronnier dévoué à son métier, et de Madeleine Yvonne Gougeard, une mère au foyer attentive. Claude vient enrichir une fratrie composée de deux sœurs aînées : Marcelle Alice Madeleine (née en 1936) et Nelly Germaine Suzanne (née en 1939). Dans ce foyer modeste, marqué par les rythmes de la vie ouvrière, Claude grandit au milieu des valeurs de solidarité et de résilience propres à sa famille.

Claude vient au monde dans une France occupée. La Normandie, et particulièrement les environs de Gonfreville-L'Orcher, vit sous la menace constante des bombardements alliés visant les installations portuaires et industrielles. La maison familiale, bien que située à proximité de ces cibles stratégiques, devient un refuge où les enfants apprennent à vivre avec l’incertitude quotidienne.

Les premières années de Claude sont marquées par les privations imposées par l’Occupation allemande, mais également par les récits d'espoir d’une libération à venir. Lorsqu’il a trois ans, en 1944, le débarquement allié en Normandie apporte enfin une lueur de liberté, mais au prix de destructions massives dans la région. Ce contexte difficile forge la personnalité de Claude, qui grandit dans un monde où l’effort collectif et la reconstruction prennent une place centrale.

Les années qui suivent la guerre voient une France en pleine reconstruction. Gonfreville-L'Orcher, avec sa tradition industrielle, devient un symbole de résilience et de modernité. Claude, jeune homme dans les années 1950, est témoin des Trente Glorieuses, une période de prospérité économique et sociale qui transforme la France.

Le 13 avril 1963, à l’âge de 22 ans, Claude unit sa destinée à celle de Raymonde Jacqueline Françoise Burel lors d’une cérémonie à Gonfreville-L'Orcher. Peu d’informations subsistent sur Raymonde, mais leur mariage témoigne de l’ambition de bâtir un avenir à deux dans une époque marquée par les espoirs de stabilité et de progrès. Toutefois, comme pour sa sœur Nelly, aucun enfant n’est connu de leur union, laissant à penser que leur vie commune s’est principalement concentrée sur leur lien personnel.

La vie de Claude, bien que remplie de moments de bonheur, est aussi marquée par des pertes profondes. En 1981, son père Marcel décède, alors que Claude a 40 ans. Cette perte, survenue dans la maturité de sa vie, précède de peu son propre décès. Claude s’éteint tragiquement le 1er août 1982, à l’âge de seulement 41 ans, au Havre. Ce départ prématuré laisse un vide immense dans sa famille, et il repose désormais dans les mémoires comme un homme ayant traversé des époques tumultueuses avec courage.

La courte vie de Claude Gaston Raoul Sorel s’inscrit dans un siècle marqué par des transformations profondes : la Seconde Guerre mondiale, les Trente Glorieuses, et le début d’une ère moderne en France. Né dans une époque d’incertitudes, il a grandi avec l’espoir d’un renouveau, puis a contribué à la vie d’une Normandie industrielle et résiliente. Sa famille, centrée sur des valeurs de travail et de solidarité, incarne l’histoire des classes ouvrières françaises, qui ont été au cœur de la reconstruction et du progrès du XXe siècle.

En célébrant la vie de Claude, on honore aussi les récits silencieux des familles ordinaires dont les destins sont liés à l’Histoire universelle.


29/05/2025
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Henri Marcel GOUGEARD (1928 – 1929)

L’enfant d’automne, né dans la lumière fragile d’un double destin

 

C’est dans la lumière adoucie de l’automne, le jeudi 18 octobre 1928, à 16 heures, que voit le jour Henri Marcel GOUGEARD, au cœur du quartier ouvrier de la rue de la Verrerie, au Havre (Seine-Maritime). Son arrivée n’est pas solitaire : il est le premier né d’une naissance gémellaire, un événement aussi redouté que rare dans les familles populaires du début du XXe siècle.

Ses parents, Gaston Jules GOUGEARD, âgé de 40 ans, contremaître et verrier aguerri, et Germaine Émilienne Delphine FOUCART, journalière et ménagère, âgée de 34 ans, vivent au rythme de la vie laborieuse du Havre industriel. La verrerie où travaille Gaston rythme leurs journées, dans une France qui tente de panser les plaies de la Grande Guerre et de faire face à la précarité croissante des années 1920.

Henri Marcel naît dans un foyer déjà riche de plusieurs enfants.

Ce petit garçon, tout juste arrivé, est donc entouré de quatre grandes sœurs et d’un jumeau, Pierre Edmond GOUGEARD, qui partage avec lui ce lien unique et mystérieux de la gémellité.

Mais dès leur venue au monde, l’équilibre est menacé. Les médecins préviennent les parents : Pierre Edmond, le second jumeau, semble trop faible, sa survie paraît compromise. Pourtant, le destin, dans sa cruauté souvent imprévisible, décide autrement : c’est Henri Marcel, l’enfant jugé plus robuste, qui s’éteint prématurément, à l’âge de 9 mois, le vendredi 9 août 1929, au 42, rue Alphonse Toures, au Havre.

Son décès est déclaré par son père, Gaston Jules GOUGEARD, seul témoin de cette perte intime. Aucune cérémonie, aucun journal ne relate cet événement ; mais l’écho silencieux de cette disparition traverse les années.

Henri naît dans une France marquée par l’entre-deux-guerres, dans un monde incertain où la médecine infantile peine encore à sauver les plus fragiles. Les conditions de vie des quartiers ouvriers — promiscuité, hygiène difficile, épidémies — condamnent de nombreux enfants avant même leur premier anniversaire.

Sa courte vie, bien que discrète, prend place dans un pays en mutation, où les classes populaires luttent pour offrir un avenir meilleur à leurs enfants, dans les ateliers, les verreries, ou les rues encombrées de charbon et d’espoirs.

Par un paradoxe bouleversant, c’est Pierre Edmond, le jumeau qu’on disait condamné, qui grandira, porteur de cette mémoire silencieuse. On imagine la place invisible mais persistante qu’aura occupée Henri Marcel dans le cœur familial, et dans l’âme de son frère, qui a survécu à ce lien brisé avant d’avoir été pleinement vécu.


27/05/2025
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Gaston Anthime Joseph GOUGEARD (1923 – 1923)

Un souffle de vie au cœur d’un foyer ouvrier havrais

 

Le dimanche 11 février 1923, par un froid matin d’hiver en Normandie, naît Gaston Anthime Joseph GOUGEARD, dans une maison ouvrière de la rue de la Verrerie, à Graville-Sainte-Honorine, alors commune indépendante avant son rattachement au Havre. Le nouveau-né est accueilli dans un foyer modeste et déjà bien rempli.

Son père, Gaston Jules GOUGEARD, âgé de 34 ans, est un verrier expérimenté, contremaître et magasinier dans une verrerie locale, symbole d’un secteur industriel vital au tissu économique havrais de l’époque. Sa mère, Germaine Émilienne Delphine FOUCART, âgée de 28 ans, est journalière et ménagère, comme de nombreuses femmes du peuple, partageant son temps entre tâches domestiques et travaux précaires.

À la naissance de Gaston, la fratrie est déjà constituée de quatre grandes sœurs. Le petit Gaston est ainsi le premier garçon du couple, un événement sans doute célébré avec émotion dans cette famille ouvrière.

L’acte de naissance est établi en mairie, sur déclaration du père. Deux témoins accompagnent l’enregistrement : Georges Désiré FOUCART, verrier, probablement un proche parent de la mère et Émile BARBIER, employé, dont le rôle administratif reflète la rigueur de l’état civil républicain.

Mais le destin du petit Gaston est cruellement écourté. Le mardi 31 juillet 1923, alors âgé de seulement 5 mois, l’enfant s’éteint à 13 heures, dans la même rue de la Verrerie où il avait vu le jour. Son décès est déclaré par son père, une fois encore accompagné d’un témoin : Anthine DAJON, verrier de 25 ans, sans doute collègue ou voisin.

La cause du décès n’est pas mentionnée dans les registres, comme souvent à cette époque, mais les fortes mortalités infantiles dues à des maladies comme la coqueluche, la rougeole, la diarrhée infectieuse ou la tuberculose faisaient des ravages dans les quartiers populaires, où l’hygiène et l’accès aux soins restaient précaires.

Ce drame familial survient dans une France de l’après-Grande Guerre, marquée par les séquelles économiques, sociales et démographiques du conflit de 1914-1918. À Graville comme ailleurs, les familles tentent de reconstruire des vies paisibles au rythme de l’usine, des naissances et des deuils silencieux.

La courte vie de Gaston Anthime Joseph GOUGEARD ne se mesure pas en années mais en émotion familiale, en mémoire discrète, et dans la trace écrite laissée par l’état civil. Il n’aura ni école, ni métier, ni descendance, mais il reste à jamais un maillon du récit familial.


27/05/2025
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