biographie-et-histoire-de-mes-aeuils

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Gaston Anthime Joseph GOUGEARD (1923 – 1923)

Un souffle de vie au cœur d’un foyer ouvrier havrais

 

Le dimanche 11 février 1923, par un froid matin d’hiver en Normandie, naît Gaston Anthime Joseph GOUGEARD, dans une maison ouvrière de la rue de la Verrerie, à Graville-Sainte-Honorine, alors commune indépendante avant son rattachement au Havre. Le nouveau-né est accueilli dans un foyer modeste et déjà bien rempli.

Son père, Gaston Jules GOUGEARD, âgé de 34 ans, est un verrier expérimenté, contremaître et magasinier dans une verrerie locale, symbole d’un secteur industriel vital au tissu économique havrais de l’époque. Sa mère, Germaine Émilienne Delphine FOUCART, âgée de 28 ans, est journalière et ménagère, comme de nombreuses femmes du peuple, partageant son temps entre tâches domestiques et travaux précaires.

À la naissance de Gaston, la fratrie est déjà constituée de quatre grandes sœurs. Le petit Gaston est ainsi le premier garçon du couple, un événement sans doute célébré avec émotion dans cette famille ouvrière.

L’acte de naissance est établi en mairie, sur déclaration du père. Deux témoins accompagnent l’enregistrement : Georges Désiré FOUCART, verrier, probablement un proche parent de la mère et Émile BARBIER, employé, dont le rôle administratif reflète la rigueur de l’état civil républicain.

Mais le destin du petit Gaston est cruellement écourté. Le mardi 31 juillet 1923, alors âgé de seulement 5 mois, l’enfant s’éteint à 13 heures, dans la même rue de la Verrerie où il avait vu le jour. Son décès est déclaré par son père, une fois encore accompagné d’un témoin : Anthine DAJON, verrier de 25 ans, sans doute collègue ou voisin.

La cause du décès n’est pas mentionnée dans les registres, comme souvent à cette époque, mais les fortes mortalités infantiles dues à des maladies comme la coqueluche, la rougeole, la diarrhée infectieuse ou la tuberculose faisaient des ravages dans les quartiers populaires, où l’hygiène et l’accès aux soins restaient précaires.

Ce drame familial survient dans une France de l’après-Grande Guerre, marquée par les séquelles économiques, sociales et démographiques du conflit de 1914-1918. À Graville comme ailleurs, les familles tentent de reconstruire des vies paisibles au rythme de l’usine, des naissances et des deuils silencieux.

La courte vie de Gaston Anthime Joseph GOUGEARD ne se mesure pas en années mais en émotion familiale, en mémoire discrète, et dans la trace écrite laissée par l’état civil. Il n’aura ni école, ni métier, ni descendance, mais il reste à jamais un maillon du récit familial.



27/05/2025
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