biographie-et-histoire-de-mes-aeuils

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Georges Gaston GOUGEARD (1866 - ?)

Georges Gaston GOUGEARD voit le jour le samedi 3 mars 1866, à neuf heures du matin, dans le hameau de la Queue du Chien, à Épouville, en Normandie (Seine-Maritime). Ce début de vie se déroule sous le Second Empire de Napoléon III, une période marquée par la modernisation de la France et une relative prospérité avant la chute brutale de l'Empire en 1870.

Georges est le fils de Elfred Edmond GOUGEARD, garde moulin, et de Prudence Victorine BAUDOUIN, vermicellière. Avec ses trois aînés, Edmond Edouard (1857), Albertine Adine (1860) et Marie Louise (1862), il grandit dans un foyer typique des campagnes normandes, où la vie est rythmée par les activités du moulin familial.

À peine âgé de 4 ans, Georges est témoin indirect des répercussions de la guerre franco-prussienne de 1870-1871. Après la défaite de la France, les campagnes comme celle d’Épouville ressentent les tensions de l'occupation allemande et la mise en place de la Troisième République. Ces événements laissent des traces dans la mémoire collective de sa région.

Le 15 octobre 1887, Georges épouse Marguerite Palmyre BREANT, une jeune femme au parcours modeste. Ensemble, ils s’installent à Épouville, où Georges poursuit la profession de garde moulin avant de devenir meunier. Le couple aura huit enfants : Georges Henri André (1888), Jules Henri (1890), Henri Eugène Edouard (1892), Garçon Sans Vie (1894), Marthe Julienne (1896), Cécile Marguerite (1899), Suzanne Marie (1902), Marcel André (1905)

Les premières années de leur mariage coïncident avec l'industrialisation de la Normandie et les débuts de l’ère républicaine stable. Bien que Georges et Marguerite vivent dans un environnement rural, ils ne sont pas isolés des changements économiques et sociaux de l'époque, comme la construction de nouvelles routes et l’expansion des voies ferrées.

Lorsque la Première Guerre mondiale éclate en 1914, Georges est déjà quinquagénaire, mais plusieurs de ses fils sont en âge de partir au front. Cette période est marquée par l'inquiétude et le deuil dans toute la région. La Normandie, bien que loin des lignes de combat, devient une terre d'accueil pour les blessés et les réfugiés. Les moulins comme celui de Georges sont essentiels pour alimenter la population en farine et en pain.

La guerre transforme la société française : de nombreux jeunes hommes ne reviennent pas, et ceux qui survivent rentrent changés. Bien que les archives ne mentionnent pas le sort des fils de Georges, il est certain que la guerre laisse une empreinte profonde sur la famille.

Les recensements de 1906 et de 1921 nous offrent un aperçu de la vie quotidienne de la famille GOUGEARD :

1906 : Georges, alors âgé de 40 ans, vit avec Marguerite et leurs enfants au 12 Grange Dixmeresse. Leur fils Jules, à 16 ans, travaille déjà comme commis épicier, tandis que les plus jeunes enfants profitent de l'insouciance de l'enfance. Cette période coïncide avec une amélioration progressive des conditions de vie dans les campagnes françaises, notamment grâce à la loi sur les accidents du travail (1898) et la création des syndicats agricoles.

1921 : Après la guerre, la famille réside au 19 Rue de la Grange Dixmeresse. Georges, à 55 ans, continue de travailler comme meunier, mais la vie n’est plus la même. L’après-guerre voit une modernisation accrue des campagnes, avec l’arrivée progressive des machines agricoles et des produits industriels. Cependant, les traditions rurales, comme le travail au moulin, résistent encore.

En 1931, Georges, alors âgé de 65 ans, exerce toujours la profession de meunier. Sa longévité au travail illustre la persistance des valeurs rurales d’endurance et de résilience. Mais cette décennie marque aussi le début de la mécanisation et la fin progressive des petits moulins traditionnels. Georges assiste probablement à ces changements, qui préfigurent la disparition d’un mode de vie séculaire.

Georges Gaston GOUGEARD reste un témoin silencieux des mutations de la société française au tournant des XIXᵉ et XXᵉ siècles. Son rôle de meunier, à la croisée des chemins entre tradition et modernité, incarne la persistance d’un mode de vie rural en voie de disparition. Son héritage se perpétue à travers ses descendants, qui, eux aussi, vivront dans une France en constante transformation.

 



31/12/2024
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