GOUGEARD Georgette Ernestine (1918-1918)
Georgette Ernestine Gougeard vit le jour le mardi 4 juin 1918, au cœur de la dernière année de la Grande Guerre, dans la commune de Graville-Sainte-Honorine, aujourd'hui intégrée à la ville du Havre (Seine-Maritime). Elle naquit Rue de la Verrerie, un quartier populaire alors marqué par l’activité industrielle du port et des verreries.
Sa naissance fut déclarée par son père, Gaston Jules Gougeard, âgé de 30 ans, contremaître de profession. Deux témoins assistèrent à l’enregistrement de l’acte : Georges Herreuyt, jeune militaire de 22 ans, et Jean Simesset, sergent âgé de 30 ans — des figures sans doute emblématiques d’une France encore mobilisée par la guerre.
Georgette était le fruit du mariage de Gaston Jules Gougeard (1888–1934) et de Germaine Émilienne Delphine Foucart (1894–1933), un jeune couple du monde ouvrier, elle âgée de 24 ans au moment de la naissance de sa fille.
À peine cinq mois plus tard, alors que l’Armistice du 11 novembre 1918 venait d’être signé et que la France entrait dans une période de soulagement mêlé d’incertitude, la petite Georgette s’éteignit prématurément, le jeudi 14 novembre 1918, à 42, Grande Rue de la Verrerie, au Havre. Son père, cette fois déclaré verrier, fit à nouveau la déclaration de décès, assisté d’un proche de la famille, Paul Herrengt, journalier de 24 ans, qualifié d’ami des parents.
Sa brève existence, enchâssée dans l’ombre de la guerre et les bouleversements de la grippe espagnole qui frappait alors durement la population française, fut celle d’un nourrisson aimé, entouré par une famille modeste mais présente.
Georgette Ernestine repose désormais dans le souvenir de cette génération fauchée trop tôt, témoin muet d’une époque marquée par les souffrances, les espoirs et les silences de l’après-guerre.