biographie-et-histoire-de-mes-aeuils

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Jean Pierre Gougeard (1801-1867)

Jean Pierre Gougeard naît le 22 mars 1801, à 9 heures du matin, à Valmont, en Seine-Maritime, une époque où la France est encore marquée par les bouleversements de la Révolution et le calendrier républicain. Ce jour correspond au 1er germinal de l'an IX, moment de renouveau agricole selon ce calendrier.

Ses parents, Jean Pierre François Goujard, garde-moulin, et Marie Françoise Élisabeth Alleaume, cultivatrice et meunière, lui offrent un cadre familial modeste, mais stable, façonné par le travail acharné et l'attachement à la terre. Jean Pierre est le cadet d’une grande fratrie composée de six frères et sœurs, chacun jouant un rôle essentiel dans la survie et la solidarité de cette famille rurale.

Jean Pierre grandit dans une France en pleine transformation. Le Consulat sous Napoléon Bonaparte tente de restaurer l’ordre après les troubles révolutionnaires. Les moulins, centres névralgiques de la campagne, sont au cœur de l'économie locale. En 1811, à l’âge de 10 ans, Jean perd sa mère, un événement marquant dans une période déjà instable. Puis, en 1821, à seulement 20 ans, il fait face à la mort de son père, une responsabilité qui précipite son entrée dans la vie adulte.

Le 15 mai 1822, Jean Pierre, jeune homme de 21 ans, épouse Florence Véronique Legrand, fileuse de lin, à Baigneville. Leur union symbolise une alliance entre deux familles rurales travaillant dur pour assurer leur subsistance. Florence et Jean Pierre partageront leur vie autour du moulin, symbole de continuité familiale, et élèveront neuf enfants.

Cependant, leur vie n’est pas exempte de tragédies. Le couple perd deux de leurs jumeaux, Pompée Élie et Victoire Palmire, seulement quelques jours après leur naissance en 1840, une douleur partagée par de nombreuses familles rurales où la mortalité infantile est courante.

Tout au long de sa vie, Jean Pierre incarne la figure du travailleur acharné. D’abord garde-moulin, il devient maître meunier en 1844. Son métier, essentiel dans une société agricole, le place au cœur des relations sociales et économiques de son village. Il traverse les vagues de changement économique, avec l’industrialisation naissante, tout en restant fidèle aux pratiques traditionnelles.

Les années suivantes voient Jean Pierre perdre plusieurs de ses enfants à l’âge adulte. Sa fille aînée, Rose Véronique, décède en 1850, suivie de Clarisse Léopoldine en 1854, puis de Ernest Omer en 1862. Ces pertes rappellent la fragilité de la vie à une époque où les progrès médicaux ne sont pas encore accessibles aux classes populaires.

Jean Pierre Gougeard s’éteint le 6 janvier 1867, à l’âge de 65 ans, à Épouville. Son fils Elfred Edmond, garde-moulin comme son père, et son ami Isidore Séverin Heuzé assistent à ses derniers instants. Jean Pierre laisse derrière lui un héritage de travail, de résilience et d’attachement aux traditions familiales.

La vie de Jean Pierre Gougeard reflète les grandes transitions de la France rurale au XIXe siècle. Né sous le Consulat, il traverse l’Empire napoléonien, la Restauration, la Monarchie de Juillet et le Second Empire. Chaque période apporte son lot de défis et d’opportunités, mais Jean Pierre reste fidèle à son rôle de père, de meunier et de pilier de sa communauté. Son histoire est celle d’un homme ordinaire dans une époque extraordinaire.Bas du formulaire. 



06/01/2025
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