Pompée Élie GOUGEARD (1840 - 1840)
Le vendredi 3 janvier 1840, dans le village de Bec-De-Mortagne, niché au cœur de la Normandie, Pompée Élie GOUGEARD voit le jour à onze heures du matin. Premier des jumeaux, il est accueilli avec joie dans une époque marquée par les profonds bouleversements économiques et sociaux de la monarchie de Juillet. La France, alors dirigée par le roi Louis-Philippe, entre dans une ère de transition, où l’industrialisation commence à éclipser les modes de vie ruraux traditionnels.
Fils de Jean Pierre GOUGEARD, maître meunier et garde-magasin âgé de 38 ans, et de Florence Véronique LEGRAND, fileuse de lin et journalière âgée de 35 ans, Pompée Élie s’inscrit dans une famille laborieuse. La Normandie, riche en cours d’eau, favorise l’activité des moulins, pilier économique des campagnes.
À sa naissance, il rejoint une fratrie déjà bien établie : Rose Véronique (1822), Clarisse Léopoldine (1830), Flavie Émilienne (1833), Elfred Edmond (1834), Albert Gustave (1836).
Pompée partage un lien particulier avec sa sœur jumelle, Victoire Palmire GOUGEARD, née à ses côtés ce jour-là.
En 1840, la vie dans la campagne normande est rythmée par le travail agricole et artisanal. La région souffre encore des conséquences des révolutions agricoles et des premières transformations industrielles. Les meuniers, comme Jean Pierre, jouent un rôle central dans la subsistance des communautés rurales. Les fileuses de lin, comme Florence, participent à l’économie domestique, apportant un revenu modeste mais essentiel.
Hélas, la fragilité des conditions de vie et l’absence de soins médicaux adaptés dans les campagnes de l’époque emportent rapidement Pompée Élie. À peine une semaine après sa naissance, le vendredi 10 janvier 1840, à seize heures, il s’éteint à Bec-De-Mortagne, laissant ses parents et sa sœur jumelle dans un profond deuil. Sa courte existence, de seulement sept jours, reflète la dure réalité des taux de mortalité infantile élevés qui marquaient cette époque.
La brève vie de Pompée Élie nous rappelle les défis que devaient surmonter les familles rurales au XIXe siècle, confrontées à la pauvreté, aux maladies, et aux bouleversements de leur époque. Malgré sa courte existence, il témoigne des liens familiaux forts qui unissaient les GOUGEARD, dans une Normandie en pleine transformation, à l’aube des révolutions sociales et industrielles du siècle.